Saturday, 9. April 2011

CfP : Pratiques, acteurs et espaces de l'enfermement : circulations et transferts

Colloque international organisé par le Centre Marc Bloch de Berlin (Centre franco-allemand de recherche en sciences sociales), le programme de recherche ANR TerrFerme, la section de sociologie du droit de l’Association allemande de sociologie et le Centre de recherches interdisciplinaires sur l’Allemagne (UMR 8131 EHESS-CNRS) Paris

Berlin, 1er au 3 décembre 2011


Comité scientifique :

- Falk Bretschneider, EHESS/CRIA, bretschn@ehess.fr
- Mathilde Darley, CNRS/Centre Marc Bloch, programme TerrFerme, mathilde.darley@gmail.com
- Camille Lancelevée, EHESS/IRIS, Centre Marc Bloch
- Bénédicte Michalon, CNRS/ADES, programme TerrFerme, b.michalon@ades.cnrs.fr
- Thomas Scheffer, Humboldt-Universität/Institut für Europäische Ethnologie, scheffer@law-in-action.org

Argumentaire

Les lieux d'enfermement – prisons, hôpitaux, monastères, centres de rétention, centres éducatifs, casernes, etc. – ont fait l'objet ces dernières décennies d'un nombre croissant de travaux historiques et sociologiques. Une partie de ces recherches, doublement inspirée des projets goffmanien et foucaldien d'étude des « institutions totales » et des « institutions disciplinaires », a notamment permis d’affiner la compréhension sociologique de ces lieux en encourageant leur appréhension par l’ethnographie. Un autre volet de recherche très fourni a porté sur leur inscription dans l’histoire, en visant notamment à mettre en évidence les éventuelles continuités existant entre les formes contemporaines de confinement et leurs précédents historiques. Ces différents travaux ont ainsi permis de dégager des « modèles » permettant de penser ensemble les différentes formes de gouvernement des populations par l’enfermement. Ils ont également contribué à mettre en évidence les superpositions pouvant exister entre ces différentes institutions, par exemple en termes de groupes enfermés ou de pratiques et de logiques d’enfermement.

Cet appel à communications s’inscrit dans ce mouvement amorcé de désenclavement de l’analyse des lieux d’enfermement, tout en visant plus spécifiquement la mise en perspective de la prison, de l’enfermement des étrangers (rétention) et de l’hôpital psychiatrique. Il nous semble en effet que ces lieux ont connu dans le passé et connaissent à nouveau aujourd’hui des évolutions qui, sans remettre en cause leurs objectifs particuliers, rendent pertinent leur rapprochement analytique.

Cette rencontre scientifique visera notamment à interroger les pratiques, les acteurs et les espaces de l’enfermement sous l’angle de leurs éventuels transferts ou circulations d’une institution fermée à l’autre : il s’agira alors de mettre en lumière les éventuels effets de ces circulations sur les différentes institutions elles-mêmes, sur leurs agents (enfermants et enfermés, mais aussi acteurs extérieurs), sur leurs structures organisationnelles et spatiales, mais aussi sur la construction de leur image publique. On pourra décliner ces questionnements en quatre grands champs d’investigation :

1. Circulations et transferts des acteurs et des catégories

Au fondement de toute institution fermée, on trouve d’abord la labellisation de personnes ou groupes de personnes comme « déviantes », labellisation qui justifie l’enfermement. Dans la perspective qui nous intéresse ici, il s’agira de s’interroger sur les catégories mobilisées par les différents types de lieux : quelles sont-elles et dans quelle mesure se recoupent-elles ou s’alimentent-elles mutuellement, non seulement dans les pratiques des professionnels mais aussi dans les éventuelles réappropriations des catégories par les enfermés eux-mêmes ?
La question des circulations de catégories d’une institution à l’autre pose également celle, plus concrète, des formes de passage existant entre les différents lieux de privation de liberté retenus ici. En histoire, les passages soit au sein des « institutions combinées » de l’époque moderne, soit entre différents établissements fermés (prisons, maisons de travail, asiles psychiatriques, etc.) au 19e siècle ont fait l’objet de différents travaux. Les analyses contemporaines n’ont en revanche que marginalement porté sur ces formes de passage et ont par ailleurs montré que, si elles existent, elles ne sont généralement pas interrogées – les institutions concernées étant souvent pensées et se pensant elles-mêmes de façon autonome.

Dans une perspective diachronique ou synchronique, quels visages ces circulations revêtent-elles donc (passages d’un lieu à l’autre des personnes enfermées, des intervenants extérieurs, des professionnels) ? Quels effets ont-elles sur les manières dont le lieu d’enfermement est « pratiqué » et sa population « catégorisée » par les différents acteurs qui l’habitent ?

2. Production et reproduction d’un ordre interne

Selon la typologie goffmanienne des « institutions totales », celles-ci se définissent par un certain nombre de caractéristiques et de pratiques communes : une clôture (apparemment stricte) vers l’extérieur, une vie en communauté dont les modalités sont explicitement et minutieusement réglées, la négation de l’identité des enfermés au profit d’une assignation et d’un rôle définis par l’institution. Qu’en est-il lorsqu’on analyse de plus près ces pratiques de maintien de l’ordre au sein de différents lieux d’enfermement ? Il s’agira d’en saisir à la fois les similitudes et les divergences selon les lieux fermés étudiés, à partir par exemple des règlements intérieurs, des rituels lors de l’arrivée ou du départ des enfermés, de l’organisation du quotidien (travail, temps libre, pratiques religieuses, etc.) et de la surveillance, des sanctions, mais aussi des conditions matérielles de l’enfermement, tant pour les enfermés (alimentation, accès aux soins, à la famille, etc.) que pour les enfermants (pratiques contraignantes, soignantes, etc.) .

Se pose notamment la question de savoir comment la situation d’enfermement est vécue selon les différents lieux fermés et par les différents groupes d’acteurs (enfermés et enfermants) : y a-t-il une expérience commune à l’ensemble de ces institutions ? Quelles pratiques spécifiques (de résistance, d’adaptation ou de contournement pour les enfermés / de légitimation de la force pour les enfermants) se développent au sein des lieux d’enfermement et comment évoluent-elles en fonction des changements politiques, économiques, sociaux ou spatiaux qui les accompagnent ?

3. Pratiques spatiales : transformations des espaces de pouvoir

L’historiographie des milieux clos met à jour, eu égard au modèle spatial mobilisé, la perpétuation étonnante d’un même schéma – celui du monastère. En effet, le cloître a fourni un archétype puissant de l’enfermement, au sens figuré et au sens très concret des usages spatiaux (en témoigne la conversion d’anciens couvents en hôpitaux, en maisons de correction ou en prisons en Allemagne après la Réforme ou en France au moment de la Révolution). Il s’agira donc de s’interroger non seulement sur les modèles spatiaux mobilisés pour l’aménagement des différentes institutions closes, mais aussi sur les transformations qui ont pu s’opérer à travers des utilisations diverses. Dans cette perspective, un intérêt particulier sera porté aux effets de transferts des pratiques spatiales d’une institution à l’autre (à titre d’exemple, les effets de l’évolution des technologies de sécurité carcérale sur l’organisation spatiale d’autres types d’établissements fermés, l’incidence de l’expérience du camp colonial sur les usages spatiaux pratiqués en métropole, ou encore la perpétuation de « l’asile » dans des enfermements psychiatriques modernes).

L’accent portera en outre sur les pratiques spatiales / spatialisantes (officielles ou non) des acteurs et visera à identifier en quoi l’espace participe de la structure de pouvoir établie au sein du lieu d’enfermement. Il s’agira également de se demander dans quelle mesure l’espace est lui-même l’objet de réappropriations par les enfermés et/ou les enfermants, voire participe des stratégies de contestation de l’ordre et des rôles établis.

4. Ouvertures / Fermetures des lieux d’ « enfermement »

L’analyse des espaces de l’enfermement fournira enfin l’occasion de revenir sur les liens entre intérieur et extérieur. D’une part, l’histoire de l’enfermement montre une fermeture progressive, depuis les institutions de l’époque moderne aux frontières poreuses jusqu’aux établissements du 19e siècle aux murs et portails a priori hermétiquement fermés. De même, l’évolution actuelle des lieux de privation de liberté est généralement décrite comme marquée par une fermeture accrue . Cette fermeture supposée est-elle effectivement observable dans les manières dont le lieu d’enfermement est pratiqué – et si oui à quels niveaux ?

D’autre part, on remarque également un mouvement d’ouverture (imposée ou voulue) de ces institutions sur l’extérieur. Depuis le 19e siècle, le nombre d’associations et d’intervenants (associations religieuses ou philanthropiques, médecins, inspecteurs, parlementaires, puis travailleurs sociaux, psychologues et autres intervenants du monde de l’action sociale) présents dans les lieux de privation de liberté n’a cessé de croître ; s’est en outre récemment ajoutée la mise en place de structures dédiées à leur contrôle – tel le Contrôle Général des Lieux de Privation de Liberté en France ou, au niveau européen, le Comité européen pour la Prévention de la Torture. En quoi l’intrusion d’acteurs extérieurs (et éventuellement de « contrôleurs ») modifie-t-elle l’image de l’institution fermée (celle qu’elle donne et/ou celle qu’elle souhaite donner) mais aussi ses pratiques internes, de maintien de l’ordre notamment ?

Les contributions proposées dans le cadre de cet appel devront donc s’intéresser, dans une perspective historique ou contemporaine, aux pratiques, aux acteurs et aux espaces de l’enfermement et aux effets de leurs éventuels transferts ou circulations d’une institution à l’autre. Les communications proposant une approche empirique, « en actes », de ces institutions seront privilégiées. Les institutions retenues pour l’appel à communications (prison, rétention et hôpital psychiatrique) pourront éventuellement être confrontées à d’autres types de lieux (locaux de gardes à vue, centres éducatifs, « labour camps », mais aussi camps, hôpitaux, casernes, etc.) si l’approche retenue pour le colloque y apparaît pertinente.

Modalités de soumission

Organisées par le Centre franco-allemand de recherche en sciences sociales de Berlin (Centre Marc Bloch), le programme de recherche TerrFerme (hébergé par le laboratoire ADES de Bordeaux), l’Institut d’Ethnologie Européenne de l’Université Humboldt à Berlin et le Centre de recherches interdisciplinaires sur l’Allemagne à Paris, cette manifestation vise tant à promouvoir le dialogue interdisciplinaire qu’à encourager la mise en perspective internationale.

Nous accueillerons donc très favorablement les études s’inscrivant dans différents contextes nationaux, à l’échelle européenne ou mondiale. Toutefois, pour des raisons pratiques de traduction des communications, les langues d’intervention devront être l’allemand, l’anglais ou le français.

Les propositions, sous la forme d’un résumé de 300 mots environ, devront nous parvenir à l’adresse : enfermement@googlemail.com
avant le 15 mai

Les propositions devront préciser, autant que faire se peut, les possibilités de financement de l’intervenant. Seuls les participants dont les institutions de rattachement ne peuvent prendre en charge le déplacement et/ou l’hébergement pourront voir leurs frais totalement ou partiellement remboursés.

Wednesday, 16. February 2011

CfP : Cultures of Control, Moral Panics, and Broken Windows? Towards a Crime and Criminal Justice History of the Second Half of the 20th Century

NIAS - Netherlands Institute for Advanced Studies in the Humanities and Social Sciences GERN – Groupe Européen de Recherche sur les Normativités GiwK – Gesellschaft für interdisziplinäre wissenschaftliche Kriminologie e.V.

CALL FOR PAPERS

Cultures of Control, Moral Panics, and Broken Windows? Towards a Crime and Criminal Justice History of the Second Half of the 20th Century


Date: Saturday, June 18th, 2011

Location: Netherlands Institute for Advanced Studies in the Humanities and Social Sciences (NIAS), Wassenaar (Netherlands)

Organisation: Klaus Weinhauer (Bielefeld/Wassenaar), Herbert Reinke (Berlin/Wuppertal), Margo De Koster (Louvain-La-Neuve/Amsterdam)

The history of crime and criminal justice has made some major strides forward in the last decades. These studies, however, have rarely explored the 20th century. In order to give this area of research a much needed impulse, a workshop will be held on June 18, 2011 at the NIAS in Wassenaar (Netherlands). To focus attention the workshop will concentrate on the second half of the 20th century. There are at least two reasons to focus on this time period:
  • Firstly, because the second half of the 20th century is a period of multiple social and cultural changes. Especially the 1970s are often seen as a transitional phase from modernity to post-modernity or as a period in which the erosion of the welfare state began. Although new historical works have begun to analyze the decades from the 1950s onwards by integrating social science perspectives, crime and criminal justice aspects, these are still fringe topics in this context. Integrating crime and criminal justice history perspectives in this may enhance these current innovative and interdisciplinary projects and debates.
  • Secondly, because there are important methodological, conceptual and theoretical issues at stake in analyzing the second half of the 20th century. While a number of master narratives have been used to describe and analyze pre-20th century crime, such as 'modernization', 'urbanization', 'vol au violence' etc., a fundamental debate on the conceptual and theoretical tools to be applied for writing a 20th century crime and criminal justice history has not been initiated yet. Interestingly, ‘culture of control’ is now widely used as a master narrative for describing changes of crime and crime control during a transitional phase which started somewhere in the 1970s. Moreover, there are two approaches which come close to be used as catch all concepts to explain nearly all aspects of rising crime rates and the growing public awareness of public order issues in the second half of the 20th century: The concept of media induced ‘moral panics’ and the ‘broken window’ thesis. Only very rarely, however, are these findings put into a historical context, which should take into consideration that both approaches have their roots in the 1970s.
Contributions which could help foster interdisciplinary methodological debates are very welcome. This could take the form of methodologically and theoretically inspired case studies on significant aspects of crime and criminal justice history of the second half of the 20th century – such as:
  • Current methodological debates relevant for / relating to a crime and criminal justice history of the second half of the 20th century.
  • Efforts to put key sociological or criminological theories on crime into historical perspectives. This could include the debate about an analytically useful periodisation and about the role of comparative, transnational and transfer studies in this area.
  • Crime and criminal justice related aspects of social life in urban spaces (urban violence included).
  • Youth crime / juvenile delinquency.
Proposals (1-2 pages) for contributions should be sent no later than February 15th, 2011 to: Klaus Weinhauer: klaus.weinhauer@uni-bielefeld.de

The workshop languages will be English and French.

The conference will be supported financially by the NIAS, by GERN and by the GIWK.

Wednesday, 26. January 2011

Intervention Caroline zum Kolk : L’abandon de l’itinérance par la cour de France sous les derniers Valois (1547–1589)

Caroline zum Kolk (Centre de recherche du château de Versailles)

L’abandon de l’itinérance par la cour de France sous les derniers Valois (1547–1589)

Mardi 15 février 2011, à 18 h, à l’Institut historique allemand

L’itinérance, la »Reiseherrschaft«, est un mode de vie hérité du Moyen Âge que la cour de France pratique encore au XVIe siècle alors que les progrès de l’administration ne rendent plus obligatoire la présence physique régulière du souverain dans les différentes régions de son royaume. Les rapports et correspondances de l’époque permettent de cerner le quotidien des courtisans lors de ces voyages et rendent compte de la rupture qui s’annonce dans les années 1560 : les voyages se raréfient et changent de caractère, la cour réside maintenant avant tout à Paris et dans les châteaux des environs de la capitale. Cette sédentarisation intervient donc avant le règne d’Henri III : c’est Catherine de Médicis qui a préparé de longue main l’installation de la cour à Paris.

L’étude des itinéraires de la famille royale apporte aussi des informations sur la structure de la cour, très marquée par la grande mobilité des différentes maisons qui la composent. La complexité et la modularité de l’entourage royal émergent avec force.

Caroline zum Kolk est chargée de recherche au Centre de recherche du château de Versailles. Spécialiste de la cour du XVIe siècle (sa thèse, 2006, porte sur la fonction politique de la maison de Catherine de Médicis), ses champs de recherche actuels concernent l’évolution de la cour de France et la place des femmes dans la société curiale à l’époque moderne. Outre des articles sur ces sujets, elle a créé, en 2007, »Cour de France.fr«, un portail thématique et espace de publication dédié à l’édition en ligne d’études et de documents relatifs à la cour de France (http://cour-de-france.fr).

L'art d'interroger - Droit, sciences sociales et histoire (4 février 2011)

LES JOURNÉES DE LA CASUISTIQUE

Institut Marcel Mauss - Centre d’Etude des Normes Juridiques « Yan Thomas », en collaboration avec l’Ecole Nationale de la Magistrature, Paris

L’art d’interroger - Droit, sciences sociales et histoire

4 Février 2011

EHESS - Salle Lombard, 96 Bd Raspail, 75006 Paris

Instrument d'accès à la vérité et producteur de connaissance, l’acte d’interroger interpelle les sciences sociales à plusieurs égards. Comme procédure susceptible de s'appliquer à divers contextes sociaux, l'interrogation a fait l'objet d'un travail de formalisation plus ou moins poussé, affiné tant par les savants que par les praticiens censés s’en servir. Elle figure une véritable téchnè au sens aristotélicien du terme, c'est-à-dire un art. Les historiens sont parmi les premiers à pouvoir témoigner de la mise au point de cet art, lorsque leur recherche creuse les archives judiciaires d’institutions séculières et confessionnelles ou bien lorsqu'elle touche à cette sphère beaucoup plus floue qu’on pourrait qualifier de correctionnelle et qui investit à la fois le for interne de chaque interrogé et l’ordre public de la communauté civile et religieuse. Dans un cas comme dans l'autre, les procès verbaux d’interrogatoires, conduits selon un canevas de plus en plus détaillé, attestent un système de production de la connaissance qui ne saurait se réduire à une vérité propre à la seule institution, mais éclaire aussi la vie « environnementale » de celle-ci.

Si les historiens peuvent constater, à titre de source documentaire parmi d’autres, les potentialités cognitives attachées aux interrogatoires, d’autres disciplines ont érigé en véritable protocole de travail l’acte d’adresser des questions à quelqu’un. A différence des historiens qui trouvent cette source comme un legs du passé – exception faite, bien sûr, des études qui se réclament de l’histoire orale – les juristes, les sociologues et les anthropologues la constituent plutôt comme un outil heuristique essentiel à leur démarche investigatrice. L'examen des prévenus et des témoins dans un procès, les interrogatoires policiers, les questionnaires et les sondages de l’enquête sociologique, le recueil d’informations auprès de dénommés « autochtones » : voici autant de situations qui ritualisent une interaction linguistique dont l’issue est loin de correspondre aux intentions des parties ou de satisfaire aux attentes de ceux qui formulent les questions.

Historiens, sociologues, anthropologues, juristes, linguistes et magistrats seront mis en présence pour une journée articulée en études de cas dont devra pouvoir se dégager une réflexion générale. Chaque exposé sera suivi par le commentaire d’un discutant, tandis qu’une discussion générale fera le point final sur les travaux de la journée.

Programme

9h30-13h
Paolo Napoli (EHESS), Introduction de la journée.

Présidence : Olivier Cayla (EHESS)

Julien Théry (Univ. Montpellier III), Les procès-verbaux d'interrogatoire enregistrés lors des 'enquêtes de vérité' à la fin du Moyen Âge. Présentation à partir d'un exemple, discutant Simona Cerutti (EHESS)

Denis Salas (ENM), Lecture dostoïevskienne de l’art d’interroger, Serge Portelli (TGI Paris), Faux aveux comme révélateur

Elisabeth Claverie (CNRS/EHESS), Interroger et contre interroger des témoins au Tribunal pénal pour l’ex Yougoslavie et à
la Cour pénale internationale,.discutant Jacques Chiffoleau (EHESS)

15h-18h

Présidence : Marie-Angèle Hermitte (EHESS)

Alban Bensa (EHESS), Des questions posées par l’ethnographe à la réflexion anthropologique, discutant Christian Jacob (CNRS/EHESS)

Cyril Lemieux (EHESS), Interroger en public: l'entretien politique télévisé et ses contradictions pratiques, discutant Michel De Fornel (EHESS)

Discussion générale

Monday, 3. January 2011

CfP: Internment, Incarceration and Detention. Captivation histories in Europe around the First and Second World War (Amsterdam novembre 2011)

On 3 and 4 November 2011 the NIOD, Institute for War, Holocaust and Genocide Studies will organize a workshop in Amsterdam (The Netherlands) on 'Internment, Incarceration and Detention. Captivation histories in Western Europe around the First and Second World War'.

Prisons and prison like institutes are an essential element of Western criminal justice. As an instrument for social control, penal
institutions have become representations of the existing political and social values. When political, social and economic changes occur, they immediately have an effect on the prison system. These changes are more noticeable in times of war and peace while these are times when the prison system occupies an important place in the incarceration of enemies of the (former) regime. Therefore, during the first half of the twentieth century, when the First and Second World War occurred, the detention of both criminals and political prisoners has been highly dynamic.

However, in transitional justice history, 20th century war history and criminal justice history the practice of the prison system in the 20th century is often neglected. Studies on the prison in criminal justice history focus mainly on philosophical theories (Elias, Rusche and Kirchheimer, Foucault, Garland, etc.) and less on archival research. In 20th century war history, the focus is usually on the concentration and extermination camps. Studies concerning transitional justice often only focus on the use of law and do not regard the prison system. This workshop consequently aims to broaden the scope of case studies on captivation histories in Europe around the First and Second World War.

Nikolaus Wachsmann offers a great starting point for this aim with his book Hitler's Prisons. Legal Terror in Nazi Germany (Yale University Press: New Haven/London, 2004). In this groundbreaking study Wachsmann investigates the function of the state prisons during the Third Reich. In doing so, he argues that the Nazi prison cannot be understood without knowledge of the penal system during the Weimar Republic. In other words, studying imprisonment practices during regime changes involves paying attention to lines of continuity and discontinuity.

The NIOD Workshop 'Internment, Incarceration and Detention' seeks to explore the historical practice of incarcerating enemies of the (former) regime, the changes that occur in the existing penal system by doing so, the emergence of new types of correctional institutions and their practical implementation in imprisonment cultures. Different types of prisons should be considered, the most important being: the regular prisons, internment camps and different types of concentration camps (not the extermination camps).

We would like to invite paper proposals that explore diversified
imprisonment and detention practices in implicit or explicit relation to regime change. The topics of interest may include (but are not limited to) the following issues:

Practices of everyday life
- How was life organized in regular prisons in comparison to internment and concentration camps? And how can the relationship with the outside world be described?
- Are there differences in penal institutions for women, men and
juvenile delinquents?
- Were practices in the different penal institutions violent (and in
which specific time and place) and how can this be explained? Was
torture used as means or as goal (punishment)?
- What was the composition of the prison staff and can we trace a
growing influence of 'medical' staff? If so, how did this affect prison
life?

Ideology and regime change
- What are the political and social functions of internment and
detaining during (and after) regime changes?
- Is the 20th century the 'century of internment'?
- Was there a strive for rehabilitation in the penal system? In times of regime change, was there an attempt at political reeducation?
- Did the imprisonment of political opponents have (immediate) effects on prison regimes?

Longterm developments
- Was there a long-term effect on national prison regimes because of the imprisonment of political opponents during the first half of the 20th century?
- Were there differences between the formal status of regular prisons and concentration camps and did this have any effect on the prison system in the long run?
- Did international penal reform movements cause continuities or
discontinuities in the prison system between 1900 and 1950?

The deadline for the submission of proposals is 15 March 2011. Please submit paper proposals (500-word maximum) with presentation title, presenter(s) name(s) and contact information via e-mail to:
a.tijsseling@niod.knaw.nl & h.grevers@niod.knaw.nl

Organizing committee:
Anna Tijsseling (NIOD, Leiden University)
Helen Grevers (NIOD)

Tuesday, 2. November 2010

CFP : The Practice of Law and Justice in Russia (from the 18th century to the present)

Call for Papers pour un colloque prévu pour mai 2011 à Moscou et organisé par l'Institut historique allemand de Moscou et le Centre franco-russe en sciences humaines et sociales de Moscou (Juliette Cadiot, Sandra Dahlke, Tanja Penter, Michel Tissier)

The three-day workshop examines the importance and functioning of the law and justice in the Russian Empire, the Soviet Union and post-Soviet Russia. Russia has always seemed to possess a particular relationship between the law, the state and society. The political legitimacy of law is weakly developed and always under threat from state intervention. In the past, the legal and judicial history of Russia has, therefore, often been interpreted as a deviation from the ideal type of European legal development. Judged in terms of modernisation theories it seemed to be incomplete. The question of Russia's ability to integrate into a
pan-European legal culture became topical following the collapse of the Soviet Union and has recently been discussed again in connection with the trial of Khodorkovskii. The workshop organisers hope to break free of this normative approach, placing instead the history of Russian law in its political, cultural and social contexts and thereby reveal long-term continuities as well as changes in its development over the centuries. This focus on the cultural and social history of law and justice as well as an examination of individual and group experience will offer the opportunity to supplement and perhaps to re-evaluate the findings of the history of legal thought and the institutional history of the judicial system.

Pour plus d'informations cliquer ici.

HISTOIRES PARISIENNES

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